Danse serpentine était une installation des chevaux modernistes permettant au public de faire danser une représentation de Loïe Fuller. Une kinect capte les mouvements du visiteur et s’en sert pour animer une marionnette virtuelle projetée sur un écran.
La principale difficulté était liée aux contraintes techniques du Musée qui, sans grill, n’offrait aucun moyen d’accroche en hauteur. L’autre était le peu d’espace pour créer une expérience immersive.
Le dispositif a bien fonctionné auprès des publics et des gardiens qui rapidement se sont pris au jeu.
Si certains ne voient pas bien le sens d’un tel dispositif et la manière de le raccrocher au reste du discours du Musée, on peut néanmoins y voir certaines vertus.
Tout d’abord, la proposition faite au visiteur de danser au milieu du musée est une vrai rupture par rapport au rôle qui lui est habituellement attribué. Il est autorisé à se mettre en scéne dans l’espace du musée, on accorde une place à son corps (très souvent le corps du visiteur est invisible dans la conception museographique : totalement ignoré) et au regard social entre visiteurs. il faut évidement ensuite trouver comment cela peut s’intégrer dans un parcours de visite, avec l’espace que cela demande et le risque d’être trop en décalage avec la posture général de visite.
Ensuite la présence de ce dispositif impliquait des échanges avec les personnels du musée présent dans cette salle. Il fallait quelques échanges pour comprendre comment cela fonctionne, se rassurer du fait que c’est bien légal ici, et du coup naturellement cela engageait des discussions qui dépassaient l’intéraction pour aller vers le contenu. Bref de surveillants d’espace, les personnels devenaient médiateurs. La médiation a besoin de catalyseur pour démarrer de manière naturelle et ce dispositif était un bon prétexte.
Enfin, c’est un moyen très intéressant pour rendre compte des spécificités des costumes de danse. Loïe Füller utilisait des costumes particuliers qui, tout en s’inscrivant dans une esthétique particulière, étaient conçus comme supports à sa danse. Ce projet aurait sans doute gagné en cohérence avec le discours du musée si un travail approfondi avait pu être fait avec la collection mode et textiles du musée.
Autre source d’inspiration : voir le projet 3 des étudiants en design de Villefontaine suite à leur passage au Muséolab "le dépassement des frustrations au musée comme outil de découverte"
Quelles questions ce dispositif pose au Musée des Arts décoratifs ?
– quelle place du corps du visiteur dans l’espace d’exposition ?
– peut-on lui autoriser d’autres postures ?
– les gardiens sont-ils des médiateurs potentiels ?
– Comment montrer et faire expérimenter la dynamique d’un costume ?
– Comment fait-on pour accrocher quelque chose au plafond dans ce musée ...