Plusieurs équipes ont choisi de travailler à partir des technologies de l’internet des objets. C’est un axe que nous défendons depuis des années mais, par exemple, lors du museolab 3 les projets imaginés par les trinômes s’était pour la plupart centrés sur l’utilisation des interfaces naturelles. Les sujets des deux événements expliquent peut-être cette différence : le Museolab 3 traitait de transmission de connaissance, alors que le terrain de jeu de Museomix était les collections du Musée des Arts Deco lesquelles invitaient probablement plus à manipuler des objets.
Le projet "Meubles que cachez-vous ?" a démontré un scénario où le recours aux objets était vraiment pertinent.
On croisait donc deux critères d’objets, l’un pour choisir le sujet, une sorte de dés mais qui s’adaptait bien à l’histoire racontée : voir la face cachée des objets. L’autre qui servait d’interaction avec la thématique.
Par exemple choisir une figure de bois parmi plusieurs qui portent les bonnes marques d’une découpe à la scie. On pourrait effectivement faire tout cela sur un écran interactif, mais l’utilisation d’objets permet de faire échos aux objets de la pièce, d’autoriser à toucher des matières. Il est probable que la manipulation d’un objet, si elle n’est pas artificielle mais bien pensée, est une expérience que l’on mémorise mieux, plus marquante, que la banalité d’un écran.
Pour preuve, je me souviens des objets que j’ai manipulés mais pas des contenus vidéos que j’ai vu.
Ce genre de dispositif est à penser non seulement comme s’adressant au visiteur autonome, mais aussi comme dispositif de médiation. Et autant l’écran se défend dans un usage individuel autant la manipulation d’objets est beaucoup plus visible et facile à partager par un groupe.
Sur l’utilisation multiobjets, on peut se retrouver dans des configurations relativement complexes, avec une grammaire à comprendre. En particulier certains objets étaient destinés à la gauche de l’écran, d’autres à la droite, mais ce n’était pas évident à savoir sans médiation.
L’utilisation d’objets pose évidement des questions de logistiques : Ne pas les perdre, les garder propres, les ranger, les retrouver...
Pour aller plus loin
En écho, quelques projets utilisant des objets physiques :
– Courtisanes et Munchhausen sur Muséomix #1
– la malle à objets (ancêtre du webnapperon) et sa déclinaison sur Objets en transit (avec une logique itinérante)
– Dispositif tangible au Muséum d’histoire naturelle de Lille techno de TangibleDisplay (Salut Jimmy ;-))
Quelles sont les questions que ce dispositif pose au Musée des Arts décoratifs ?
- Comment montrer l’invisible, la face cachée des meubles ?
- Comment permettre au visiteur de toucher et de manipuler les objets de collection ?
- Quels dispositifs peuvent-être à disposition dans les espaces pour de la médiation ?
- Imaginer des dispositifs dont la forme et le fond s’adaptent à l’identité et la particularité du Musée
- Comment situer les conférenciers et les gardiens vis à vis de ces dispositifs et du rôle de médiation ?