Erasme s’intéresse aux cultures numériques sous toutes leurs formes, de la technique à l’usage, cherchant quelles sont les opportunités contenues dans les innovations, qui pourraient transformer positivement nos usages. Terrain d’expérience et de rencontres, l’UrbanLab se consacre à cette question en accueillant régulièrement des ateliers, des sprints, conçus en partenariat avec les acteurs désirant s’impliquer pour l’intérêt général.
En s’appuyant sur les industriels de l’énergie pour faire émerger des problématiques (rendre visible l’invisible) et la matière concrète permettant de les mettre en scène (de la data sur l’énergie). Un travail conduit par l’équipe de Tubà, auprès des usagers et avec les équipes de professionnels a d’abord permis de produire 4 défis et un benchmark structurant.
Nous avons ensuite convié 34 professionnels répartis en 4 équipes pluridisciplinaires, composées d’artistes, d’artistes numériques, d’industriels et d’acteurs associatifs spécialistes de l’énergie, ainsi que des designers.
Durant 3 jours ces équipes, accompagnées par Tubà, Mirage et Erasme, sont passées de l’inspiration à la réflexion, puis de l’idée à sa fabrication.
La techshop de l’UrbanLab permettant d’équiper les artistes, makers et les développeurs des équipes en matière d’outils numériques et électroniques. Le fablab YouFactory a également été mis à contribution pour produire la boite à souffle de l’équipe "Projections".
Nous avons pu tester la nouvelle black box de l’UrbanLab, le premier jour pour y inspirer les équipes, puis dès la fin du deuxième pour y installer les dispositifs.
L’enjeu du #BAT était de faire se rencontrer deux approches, deux visions de la représentation des données de nos consommations d’énergie, l’une probablement plus "pédagogique", qui propose une approche de médiation permettant de transmettre un savoir et une connaissance des bons gestes et des bonnes pratiques, l’autre plus "prospective", qui par l’abstraction fait entrer le facteur humain dans l’équation et montre de manière sensible qu’il n’y a pas de bonne ni de mauvaise décision en la matière, mais un univers complexe qu’il faut aborder dans sa globalité.
Quatre projets ont vu le jour, que nous avons pu tester et montrer au public le 3e jour.
Inventaire de stock par l’équipe Patrimoines
Défi : Connaitre la disponibilité de nos ressources énergétiques (finies et/ou disponible) nous aide-t-il à les préserver ?
Réponse : Que peut-nous apprendre le paysage urbain ou rural ? Ce dispositif permet de choisir une photo, de la projeter sur un écran dans son format d’origine, puis d’assister à sa déclinaison sur plusieurs écrans disposés devant nous, augmentée (ou diminuée) d’un traitement graphique différent selon des critères liés aux différentes productions d’énergies géo-localisées à cet endroit. En fonction de l’empreinte énergétique du territoire, l’ensemble des filtres déclinés sur les écrans se conjuguent pour modifier l’image initiale.
Qui alimente quoi ? par l’équipe Circuits
Défi : Comment rendre transparent le parcours de l’énergie de sa production jusqu’à sa consommation ?
Réponse : En savoir plus sur l’énergie nous fait-il changer de comportement collectivement ?
Installez 6 personnes munies d’un gilet de sauvetage dans un bateaux et immergez-les dans un flot d’images d’océans. Posez-leur des questions qui les invitent à faire des choix collectivement en précisant leur impact sur l’environnement, l’économie, les gens... Quels que soient nos choix, ils ont un impact qui dépasse le concept de bon ou de mauvais et leur importance est à la fois un enjeu individuel et collectif.
Mon régime énergétique par l’équipe dépenses
Défi : Comment être responsable de sa consommation énergétique au quotidien ?
Réponse : Ma cuisine intégrée, une allégorie musicale de ma consommation énergétique !
Véritable machine électro, cette cuisine produit des sons, des samples, des nappes et du rythme, on se croirait aux nuits sonores... mais à quel prix énergétique ? A moi d’observer la valeur de mes gestes et leur impact sur le flow, je pose un couvercle sur cette casserole, un éco geste qui aura un impact sur les oreilles, je réduis l’eau chaude, la lumière, ça commence à swinguer. On imagine un outil de médiation, d’éducation aux bons gestes au quotidien.
Retour vers le futur par l’équipe projection
Défi : Comment nous projeter dans un monde aux ressources énergétiques différentes pour adapter nos modes de vie d’aujourd’hui ?
Réponse : Toucher du plat de la main la data(in)viz de la consommation électrique et de chaleur du quartier de la Confluence.
Une pièce plongée dans le noir, le souffle amplifié des ventilateurs qui pulsent l’air au fond d’une boite indique une variation. Cette boite noire aux multiples perforations au centre de la pièce est mon outil de data(in)viz, je ferme donc les yeux et laisse affleurer ma main, tentant de saisir le rythme, les pics, les creux. On me le dit, c’est de la donnée temps réel sur le quartier, je fais alors le lien et je le sens consommer l’énergie. Alors oui je me projette dans le futur.
Réflexions sur le #BAT
Le résultat du #BAT ce sont 4 dispositifs étonnants qui ont pu être joués, vus, testés par le public lors de la restitution. Ils sont suscité curiosité, enthousiasme et questionnements.
"L’idée de faire sentir la donnée de consommation énergétique autrement que par des graphiques, de créer une relation physique à l’aide de projection d’air, est une expérience tout à fait nouvelle qui ouvre des perspectives incroyables." Une directrice de projet open data
"J’ai été saisie par l’expérience immersive consistant à nous faire prendre des décisions collectivement dans un bateau, intégrant la dimension humaine dans notre rapport aux énergies, il y a des hommes impliqués dans sa fabrication, son utilisation nous impacte profondément et il y a rarement de bon ou de mauvais choix... bref nous avons coulé mais cela m’a inspiré." Une responsable de la transformation interne
L’analyse développée à chaud a permis de remettre les opportunités investies par les équipes dans un temps d’accélération en lien avec les grandes tendances d’usages et de développement liés aux changements de comportement.
Pour la suite du projet, une démarche de recherche de sponsors va permettre nous l’espérons de poursuivre les pistes les plus prometteuses et de les montrer lors du Mirage Festival en mars aux Subsistances.