Des opérateurs de télécommunications de six pays effectuent actuellement
des essais d’une nouvelle technologie de transmission de données sans fil à
haut débit et sur grande distance, a annoncé un responsable du groupe
américain d’électronique Intel. La technologie WiMAX pourrait permettre à
des
millions de foyers et d’entreprises non desservis par des liaisons
téléphoniques filaires ou câblées, notamment dans les pays en développement,
de se
connecter à l’internet.
Une borne d’accès WiMAX couvre une zone de 45 km
de rayon avec un débit de 70 mégabits par seconde, soit 8,75 méga-octets
par seconde, 35 fois plus rapide que les plus performantes des connexions
ADSL actuellement disponibles en France. Le vice-président d’Intel, Sean
Maloney, a expliqué devant la conférence annuelle de la Wireless
Communications
Association qu’il s’attendait à des réactions sceptiques sur la capacité de
son groupe, surtout connu pour ses processeurs informatiques, à promouvoir
un nouveau service haut débit. Intel prévoit de sortir un microprocesseur
pour les équipements WiMAX au cours du second semestre 2004.
Maloney a
précisé que plusieurs opérateurs de télécommunications testaient le WiMAX :
deux opérateurs britanniques, BT et UK Broadband, l’espagnol Iberbanda, le
mexicain MVS Net, le brésilien Neotec, le chinois PCCW et l’indien Reliance
Infocomm. Intel soutient l’adoption du WiMAX comme remède à un des
principaux problèmes des fournisseurs d’accès à l’internet : comment
apporter
l’internet à haut débit sans se lancer dans des chantiers de travaux publics
pour enterrer des kilomètres de câbles en fibre optique ?
Les
technologies sans fil à large bande vont permettre d’amener à l’Internet les
5
milliards d’utilisateurs qui ne l’utilisent pas encore, a expliqué le
Vice-président exécutif d’Intel Corporation au symposium annuel de la
Wireless
Communications Association (WCA).
Sean Maloney, Vice-président exécutif d’Intel
et General Manager de l’Intel Communications Group, a décrit les plans de
l’entreprise pour fortement diminuer les coûts et augmenter la
disponibilité des technologies sans fil à large bande, dont le 802.11
Wireless Local
Area Networking (WLAN) et le 802.16 Wireless Metropolitan Area Networking
(WMAN). Cet effort aidera à attirer une nouvelle vague d’utilisateurs vers
l’Internet, plus particulièrement ceux situés dans des marchés émergents
comme
la Chine, l’Inde et l’Amérique latine.
Spécifiquement, la technologie
802.16, souvent désignée par le nom de WiMAX, complète le WLAN en
connectant les hotspots 802.11 à l’Internet et en fournissant une
alternative sans
fil à la connectivité large bande de "dernier kilomètre" pour les
entreprises et les particuliers. "Les fournisseurs de services sans fil et
les
industries d’équipement en télécommunications se rallient autour de la
technologie WiMAX à cause de ses incroyables avantages économiques. Elle
facilite
fortement la fourniture de connectivité de "dernier kilomètre" à des parties
du monde beaucoup trop onéreuses à connecter avec des technologies câblées,"
explique M. Maloney. "Les systèmes certifiés WiMAX fourniront les modules
nécessaires pour connecter à l’Internet les cinq autres milliards d’êtres
humains et ainsi déclencher la révolution du sans fil à large bande."
Le
déploiement de réseaux WiMAX pourrait se faire sur le modèle des actuels
réseaux sans fil à moyenne portée WiFi. Une antenne diffuse le signal
jusqu’à une borne relais alimentant un immeuble ou un quartier. De là, un
routeur
prend le relais et permet une connexion filaire ou sans fil pour les
ordinateurs et appareils mobiles avoisinants. Le WiMAX n’en est encore qu’à
ses
balbutiements et ne représente qu’une des technologies sans fil à haut
débit.
Les sociétés de téléphonie mobile voient dans les marchés émergents
d’Inde et d’Amérique latine un terrain fertile pour leurs services de
transmission de voix comme de données. L’américain Qualcomm pousse sa
technologie CDMA et ses déclinaisons pour de nouveaux réseaux de téléphonie
mobile à
haute vitesse, notamment en Inde et en Indonésie.
D’autres
constructeurs soutiennent différents technologies fondées sur le WiFi, peu
coûteux et
très efficace sur d’innombrables réseaux de données à moyenne portée qui
équipent les lieux publics dans le monde entier. Intel a dépensé des
millions
de dollars dans la promotion du WiFi, mais selon Maloney, cette technologie
n’a pas été prévue pour les transmissions à longue distance, ni
techniquement, ni économiquement. "Nous pensons que cela n’est pas ce pour
quoi le
protocole a été conçu et la communauté des fournisseurs d’accès ne
l’accepterait pas en termes de chiffre d’affaires", a-t-il précisé.
Source Reuters