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Le retour du langage, dé-collages !

jeudi 18 avril 2024

 

Retours sur le workshop

"Le feu prit un jour dans les coulisses d’un théâtre. Le bouffon vint en avertir le public. On crut à un mot plaisant et l’on applaudit ; il répéta, les applaudissements redoublèrent. C’est ainsi, je pense, que le monde périra dans l’allégresse générale des gens spirituels persuadés qu’il s’agit d’une plaisanterie."
Søren Kierkegaard

A propos du langage

Quand on regarde cette feuille d’érable, qu’est-ce qu’on voit ? Une simple feuille ou bien l’évocation de nos souvenirs, un matin d’automne dans les bois ? Un objet de travail, de jeu, de recyclage ? Un voyage à Québec ? Et si nous observions le monde du point de vue du vivant, comme le fait l’auteur Wilfried N’Sondé dans son roman Héliosphéra, fille des abysses, si nous étions par exemple un ver de terre, alors cette feuille d’érable évoquerait notre repas.

Adieu au langage, le titre de notre workshop, a pour objectif de nous donner rendez-vous avec le réel, nous en avons longuement parlé en amont, et de traverser une expérience de reconnexion avec des réalités multiples, par nature complexes à représenter et parfois sujettes à des perceptions faussées.
Il s’agit aussi de vivre concrètement certaines situations au cours desquelles nous sommes nous-mêmes conduits à interpréter, à laisser parler nos préjugés, ou à nous laisser surprendre par le fossé qu’il y a entre nos actions et nos convictions.

En interrogeant [1] ce que les éléments de langage de nos pensées dominantes rendent invisible de complexe, parfois insoutenable ou inhumain, nous avons fait le pari de convertir ces dissociations avec le réel en prototypes, voire en énergie, de transformation publique territoriale.

D’une monnaie solaire prenant en compte le coût énergétique de la production alimentaire à un carnaval d’avatars numériques, en passant par des micro-expériences pour déjouer les stéréotypes comme l’âgisme ou nos capacités à nous laisser influencer par les images, chaque équipe a su, en 10 jours, mettre en évidence nos doutes personnels et l’urgence d’une action critique.

Désaprentissages, questions posées à 6 participants

1- Meven ROYO, tu as participé au workshop dans une équipe qui a proposé un prototype intitulé aperçu(s) peux-tu nous expliquer ce qui se joue dans cette expérience interactive qui vient questionner notre rapport aux images et aux multiples couches qui construisent sa narration ? Personnellement j’ai été surpris de combler mon incompréhension de ce que je venais de voir par l’affirmation d’une fausse réalité. Comment m’avez-vous mis en situation de propager une fake news ?

Bien sûr ! Le dispositif que nous avons imaginé avec les élèves de la Martinière et du DSAA de Villefontaine consiste en effet à explorer les différentes couches d’une image. Nous sommes tombés d’accord sur le fait que les moyens de manipuler nos perceptions du réel sont nombreux. Nous voulions être dans le maximum d’interstices qui créent le doute.

aperçu(s) invite par le biais de l’interactivité à entrer dans un rapport de divertissement. Jouer avec son corps pour dévoiler l’image est une analogie directe à l’infotainment. Nous nous divertissons sur nos écrans, notre attention est éparpillée, c’est là que le réel en prend un coup. Notre cerveau cherche sans arrêt à avoir une expérience cohérente du monde, à combler les trous quite à ce que cela ne corresponde plus avec le réel.

Ici, le spectateur est tellement absorbé par l’interactivité et par “jouer” avec son corps qu’il en perd son esprit critique, il oublie que dans l’image il y a des modifications apportées par IA, par banque de données, par photoshop… Avec la notion de champ / hors-champ nous venons activer les fameux biais cognitifs et mettons sa mémoire à l’épreuve. La scène semble située à Bellecour mais ce n’est pas vraiment la place Bellecour. Pourtant nous en reconnaissons une partie, tel un souvenir composite. Mais ce souvenir composite fait-il état de la vérité, du réel ou des deux ?

Une fois que les spectateurs ont joué, ils passent derrière l’écran pour se poser des questions. Le but est d’activer le système II de la pensée. Mais là encore quand on pense enfin comprendre l’envers du décor, on apprend en sortant de l’expérience que les questions étaient aussi là pour nous piéger. Car dans notre vie de tous les jours, le sens des images se révèle dans un contexte qui inclut le texte sur nos écrans, les discussions avec nos amis, les commentaires d’un inconnu…

Notons que l’expérience se vit de manière collective, et la couche sociale qui s’ajoute vient influencer notre perception de ce que nous venons à peine de vivre.
En 2 minutes de jeu seulement, toutes ces couches de manipulations, que ce soit sur la forme ou le fond, viennent générer énormément de doute. A tel point qu’aucune personne ne sort avec la même expérience ni le même souvenir de l’image.
Alors demain, si ces personnes devaient raconter ce qu’elles ont vécu, que resterait-il ? Que partageraient-elles de vrai, de faux, de réel, d’irréel ? aperçu(s) nous donne à voir ce que nous vivons tous au quotidien. Se pose alors une grande question de société : comment faire commun dans un monde où réalité et vérité ont été dissociées, atomisées et recomposées ?

2- Jean-Baptiste JOATTON, tu es enseignant en design. 4 étudiants ont collaboré avec la compagnie Komplex Kapharnaum, qui prépare un carnaval pirate et qui avait appelé Erasme pour qu’on échange sur une situation liée à l’écriture d’un spectacle grand format en espace public autour des multiples questions que posent l’impact du digital sur notre mode de vie, et nos relations. Quelles réponses penses-tu qu’ils aient trouvés après ces 3 semaines ?

Je pense qu’il n’y a pas de réponses clés en main, mais plutôt l’hypothèse que les questions peuvent être posées, formulées, expérimentées à travers des formes inattendues, hors-cadres, populaires, comme celle du carnaval déambulatoire pirate auquel le public a été invité, et même entraîné, lors de la restitution du workshop. Le carnaval digital peut-il constituer un cadre de recherche et de mise en débat, alors qu’il bouscule les cadres institués des études critiques du numérique ? Que tirer de cette expérience festive, étrange, excessive, au-delà du seul vécu social et esthétique et de l’engagement des corps ? En jouant ensemble, dans un même lieu, avec les technologies qui peuplent notre quotidien connecté (avatars, IA génératives, qrcodes, capture, projection), nous participons sans doute à une forme de catharsis numérique, qui fait de nous les spectateurs et acteurs d’un spectacle, qui nous met nous-même en scène, sans jugement, sans réponses, mais avec un regard renouvelé sur nos réalités calculées.

3- Sandrine CHATAGNON, tu enseignes le design, la Cie Blöfique Théâtre s’intéresse à la génération de tes étudiants dans l’écriture de son prochain spectacle et pose la question : “Est ce que cela vous arrive, parfois, de vous regarder dans votre téléphone portable ?" Pour toi ce que raconte cette installation qui questionne la place de la parole des jeunesses dans les espaces publics physiques et numériques est elle pertinente ?

Des ateliers auprès d’un jeune public proposent de mener une “fouille” dans son téléphone portable afin d’en extraire des traces numériques permettant à chacun de construire son autoportrait. Ce dispositif d’écriture questionne ainsi le médium numérique et les modalités de dévoilement de soi.
L’installation conçue dans un second temps, permet une exposition sensible et collective de cette expression de soi dans l’espace urbain. Différents écrans sont juxtaposés tels une mosaïque. Le spectateur est invité à déposer son téléphone qui devient immédiatement une composante visuelle de l’installation. L’expérience visuelle et sonore peut commencer…La mosaïque expose de manière dynamique un panorama à la fois intime et collectif conçu par les jeunes.
Omniprésents dans nos vies, les outils numériques modifient en profondeur notre rapport au monde, à soi et aux autres. Cette installation permet de repenser individuellement et collectivement ces miroirs tendus à soi et aux autres.

4- Estelle HARY, ton groupe s’est confronté à l’idée d’apprivoiser les IA avant qu’elles ne nous transforment. Quelles sont les questions et les situations que vous proposez au final pour les agents de la Métropole de Lyon dans le cadre de leurs métiers avec cette installation ?

Dans notre groupe, nous avons pris le parti de considérer l’IA ni comme une évidence, une sorte de solution miracle à tous les problèmes, ou une fatalité, un phénomène inexorable, impossible à éviter. Nous avons cherché à sortir d’une vision binaire « pour ou contre », « utopique ou dystopique », au profit d’un questionnement plus fin sur ce que l’introduction de cette technologie dans des contextes sociaux, professionnels et organisationnels spécifiques pouvait avoir comme conséquences singulières sur les métiers.
L’installation développée au cours de l’atelier avec les étudiants du DSAA de Villefontaine propose de rendre plus tangibles ces évolutions en les incarnant dans des missions et des contextes de travail précis au sein de la Métropole, par exemple l’instruction de dossier d’associations pour l’éligibilité à des subventions, l’appui pour l’attribution de ressources lors d’événements extrêmes comme des canicules ou encore l’aide à la préparation d’événements d’échange entre les habitants et les agents du service public métropolitain, comme les Rencontres Métropolitaines. Pour chacun de ces contextes, la situation de travail actuelle est décrite et comparée à ce qu’elle pourrait être en fonction de différents niveaux et formes d’automatisation des tâches et processus via l’IA.
L’installation met à l’épreuve collective ces scénarios en permettant à chacun des participants d’exprimer le niveau « d’IAisation » qu’il pense être préférable. Ces expressions individuelles, visibles de toutes et tous, sont autant d’invitations à questionner et débattre ces choix : pourquoi les visions convergent ou divergent sur le niveau d’automatisation souhaitable ? Quels sont les arguments pour l’adoption de tel niveau d’IA dans un processus métier ? Quels sont les principes et garanties se dessinant au cours des échanges devant être appliqués au système d’IA ? Quels sont les aspects pour lesquels cette technologie peut être désirable et quelles sont les limites à ne pas franchir ? Quels sont les risques spécifiques à l’utilisation de cette technologie ? Quelles redirections et déplacements du travail s’opèrent et que signifient-ils pour les agents ? Autant de questions qui permettent de dessiner et cartographier les formes que l’IA pourrait prendre ou non au sein de la métropole, en fonction de là où elle se déploie.

5- Clémence SEURAT, la monnaie solaire comestible, ça se mange ?

La sol est une monnaie solaire, locale, circulaire et non spéculative. Elle permet d’expérimenter un modèle économique radical qui convertit les flux dont nous dépendons en énergie solaire, c’est-à-dire l’énergie de laquelle proviennent toutes les autres sur Terre, à l’exception de la géothermie et du nucléaire. Les besoins de nos sociétés y sont évalués en fonction de leur consommation en énergie solaire transformée par la biosphère, et non plus par des prix déterminés par l’offre et la demande. L’énergie solaire devient le nouveau dénominateur commun pour attribuer de la valeur et la nouvelle mesure pour évaluer ce dont nous dépendons.

Ce modèle est dans un premier temps appliqué à l’alimentation. Il permet d’évaluer autrement notre production et notre consommation alimentaire, non pas en fonction de spéculation sur les marchés des matières premières mais par rapport à l’énergie du soleil, des ressources mobilisées, de l’action des vivants, du travail humain, toutes converties en énergie solaire. Ce mode de calcul alternatif permet ainsi de questionner ce qui a vraiment de la valeur et de mettre en lumière les effets négatifs du système agro-alimentaire actuel et ses coûts cachés en matière de santé, de pollutions et de perte de biodiversité. L’agriculture intensive est de plus en plus déconnectée des cycles naturels dont elle dépend pourtant, du cycle de l’eau à la pollinisation et au travail des vivants dans le sol, et qu’elle contribue à épuiser.

La sol vise ainsi à calculer ce que nous mangeons à sa juste valeur afin d’assurer une alimentation saine, savoureuse et respectueuse de l’environnement. Le workshop « La part solaire » s’est aussi inspiré des propositions du collectif pour une Sécurité sociale de l’alimentation : lors de sa restitution, nous avons présenté un scénario dans lequel un montant de sols est mensuellement attribué à chaque citoyen·ne pour accéder à une nourriture de bonne qualité

La sol ne se mange pas mais permet de mieux manger !

6- Loïc MABILY, tu as suivi et accompagné une équipe qui a conçu un kit modulaire proposant des micros-expériences pour aborder le thème de l’âgisme. Peux-tu nous prédire la suite de l’aventure ?

A mon sens, ces micro-expériences poursuivent un objectif bien plus large, qui est de recréer de l’empathie et du dialogue sur la question de l’âgisme. Peut-être même sur notre organisation sociale, la manière dont on traite les seniors (qui ont été au cœur du dispositif, bien que l’âgisme ne les concerne pas exclusivement). La suite de l’aventure est donc longue. Quand on déconstruit des préjugés, on est jamais au bout du travail. On n’est jamais irréprochable.
La suite pour ce kit modulaire, c’est dans un premier temps d’aller se mettre à l’épreuve du public. Ce ne sera qu’après une phase de test que l’on saura si notre objectif a été atteint, si les expériences ont permis à des jeunes de comprendre, de discuter et de conscientiser certains biais sur les difficultés rencontrées par les personnes âgées.
Car nous avons mis en place une mécanique narrative qui invite à se mettre “à la place de”, à trouver une balance entre bien-être et socialisation, et dont la finalité est de prendre conscience que notre organisation sociale n’est pas pensée pour tout le monde. Une fois cette prise de conscience effectuée, la phase 2 c’est l’action.

L’art du dialogue, jusqu’où sommes nous prêts à aller pour hybrider nos univers ?

Ces témoignages mettent en lumière notre aptitude à mêler et à enrichir nos idées. Ils soulèvent la question de la manière dont la connaissance progresse : en explorant de nouveaux domaines inconnus, elle traverse souvent une période de confusion voire de désorientation, avant de renforcer et d’éclaircir nos schémas de pensée.

Eric JULIEN, anthropologue et ambassadeur des cultures Kogis organise depuis 2018 des croisements entre communautés "traditionnelles" et pôles scientifiques sur le diagnostic de la santé des territoires. D’abord au sein du département de la Drôme et poursuivi dans le Rhône avec l’INSA de Lyon. Cette hybridation large produit des résultats multiples et de nouveaux cadres conceptuels [2]

Lors d’un Workshop, l’ouverture à la recherche permet d’identifier les signaux faibles des tendances de nos territoires et les ponts à construire pour opérer des changements de direction. Comme après chaque session nous nous demandons jusqu’où pousser l’hybridation entre des enjeux d’intérêt général et des opportunités de travail avec des porteurs de projets acteurs du changement au quotidien.

Ainsi se demande-t-on comme toujours si, bien qu’ayant confié la conduite des projets à des artisans du langage, nous n’avons pas trop cherché à influencer les équipes et suffisamment laissé la place à leur culture et à leurs références ?
Si nous avons su nous mettre au service de la subversion ou de la métamorphose ?

Car si l’objet d’un Lab d’innovation est la transmission et le renouvellement, c’est bien d’hybridation en même temps que de clarification du réel dont voudrait se nourrir le futur de nos formats. Une forme de "modernité" nécessaire, comme l’appelait de ses voeux Bruno LATOUR et de l’invention d’un nouvel art de vivre, au croisement de l’évolution collective et de l’incomplétude individuelle.

Et maintenant ? L’urbanLab un artisan du langage ?

Les projets vont se développer au contact de leurs publics dans le cadre de futurs spectacles (Miroir tendu à la jeunesse ou Carnaval digital pirate) et aussi au contact des usagers (acteurs de la prévention de la perte d’autonomie pour le projet sur l’âgisme, acteurs du programme IA de la Métropole de Lyon pour le projet Vision-Noisia incluant les dimensions juridiques, financières et transformations métiers induites).

D’autres chantiers plus prospectifs (Monnaie solaire, Aperçu(s)) vont poursuivre leur vie au sein du Lab en croisement avec les professionnels du territoire. On peut notamment citer la sécurité sociale alimentaire déjà en test et des actions établies comme la suppression de la publicité numérique ou l’éducation à l’éco-citoyenneté sur le territoire métropolitain.

Les réflexions soulevées lors de ce workshop ne se limitent pas à des expérimentations ponctuelles, mais invitent à repenser notre rapport à la réalité, au temps et au changement. Dans un monde où les frontières entre le réel et le virtuel sont de plus en plus floues, il devient essentiel de cultiver un regard critique et de s’engager dans des actions qui favorisent une évolution positive de notre société.

En fin de compte, c’est notre capacité à remettre en question nos propres perceptions et à imaginer de nouvelles formes de cohabitation qui déterminera notre capacité à façonner un avenir plus juste et plus durable pour tous.

Antoinette ROUVROY a ainsi abordé lors de sa conférence le "déplacement" technologique vers de nouvelles logiques algorithmiques, là où l’enjeu classique des statistiques était la production de certaines vérités fiables. "Elles visent plutôt à maximiser l’utilité et la pertinence, chaque fois calculées en fonction de ce qui surgit de contingent dans les interactions entre un individu et la machine algorithmique". De fait, si on prend l’exemple de ChatGPT, on voit que "les algorithmes ne se contentent plus d’ordonnancer un monde préexistant et reconnaissable pour les humains". Désormais, ils "génèrent ou créent de nouveaux objets" comme des textes, des images, des vidéos ou des sons. Or ces objets ne répondent plus à la logique du signifiant/signifié : "ils ne sont plus représentatifs d’une réalité repérable dans le monde physique".

Nous pouvons ainsi nous demander, dans le sillon de Gunter ANDERS ou Jean BAUDRILLARD comment la fragmentation du réel et de l’identité par la machine ne constitue justement pas une tendance atteignant ses limites ? La technicisation du langage humain et l’optimisation des organisations est en effet une évolution de longue date depuis les premières révolutions industrielles et la société de marché. Avec l’avènement prochaine de l’automatisation et les machines de langage que sont les IAs, ne s’ouvre t-il pas un nouvel espace de récits pour la “modernité humaine” ?
Comme nous l’a rappelé Olivier HAMANT le 3 mars, "la ringardisation de la performance, incompatible avec la soutenabilité va accélérer l’émergence de changements produits par les marges".
Il pourra aussi bien s’agir de nouvelles formes de retrait d’un réel surchargé : sobriété, lenteur, poésie, réappropriation corporelle et lien au vivant visant à rendre le monde (d’abondance) "indisponible" selon Harmut ROSA ... que de nouvelles formes politiques du lien et de puissance du vivre ensemble : communs, facilitation, critique collective, encouragement de la diversité, pensée complexe... de nouvelles saisons riches en perspective.

"Enfin, par une idée saugrenue et sublime, les foules allèrent jusqu’à forcer les portes des théâtres. Elles pénétrèrent les magasins d’accessoires, et firent de leurs répliques de scène de véritables armes. On brandit les boucliers de Dardanus et le flambeau de Zoroastre. Les fausses épées devinrent de vrais bâtons. La réalité dépouilla la fiction. Tout devint vrai. [p. 52]"
Éric Vuillard

Le making off :

L’équipe d’Erasme remercie tous les participants, les artisans du langage qui nous ont fait confiance, les étudiant.e.s du Pôle supérieur de design de Villefontaine et les professionnels venus en nombre à la restitution.

[1"Chacun est libre de son temps, du dosage de ses activités par exemple de celui qu’il consacre aux réseaux sociaux" "La croissance économique est bénéfique et nécessaire au bien être de nos territoires" "L’IA est une technologie contrôlée pouvant être la solution à des crises systémiques" etc

[2Ces cadres conceptuels consistent à conduire un recensement et des actions écosystémiques utiles au territoire comme l’ouverture de toutes les ressources en eau à la faune et la flore locale, à contrario du confinement en "ressources" fermées par exemple. Au delà cette rencontre propose de nouvelles approches, comme lire et lier territoire et corps humain, proposer une vision organique de l’environnement autour de l’habitat humain.

Documents :

par Patrick Vincent, Christophe Monnet