Nexus

Face à l’intensification des canicules, la précarité urbaine s’aggrave. Comment concevoir un dispositif capable de rafraîchir, protéger et offrir un répit tangible dans l’espace urbain, tant aux plus vulnérables qu’aux habitants exposés à la chaleur ?

Nexus propose un système modulaire d’espaces low-tech, autonomes et sans électricité, déployables rapidement dans l’espace public. Conçu initialement pour les situations d’urgence, il est également destiné à une intégration durable dans les usages quotidiens de la ville, en particulier durant les périodes chaudes.

Chaque module répond à des besoins essentiels : s’abriter, se reposer, boire, se laver, laver ses vêtements… Le dispositif est conçu pour une utilisation continue, au-delà des seules situations de crise, avec une durabilité prévue pour plusieurs dizaines d’années.

Le projet a été développé par trois étudiants, avec l’appui d’un architecte et d’un designer professionnel, dans le cadre d’un prototypage accompagné par le lab Erasme.

Deux kits accompagnent le déploiement :
– Un kit gouvernance pour soutenir la décision, l’appropriation et la médiation,
– Un kit production et maintenance pour adapter les modules aux ressources locales et assurer leur fonctionnement dans le temps.

L’ensemble est pensé pour être librement réplicable, avec des plans open-source et des possibilités d’adaptation aux matériaux disponibles sur place. Par exemple, plusieurs modules sont réalisés en béton recyclé, offrant des structures massives et stables, résistantes au vent et facilitant l’installation d’ombrières. D’autres matériaux, tels que l’acier, l’aluminium, le bois composite et la toile, sont également utilisés pour allier robustesse, esthétique et confort.

Une attention particulière est portée à la qualité esthétique et ergonomique des modules, afin d’assurer une intégration harmonieuse dans l’espace urbain et de favoriser l’acceptabilité sociale. Offrir des solutions de qualité participe également aux notions de dignité et de réconfort pour les usagers.

Les systèmes d’eau privilégient les toilettes sèches, le raccordement au réseau si disponible, et, en dernier recours, les toilettes chimiques. Chaque point d’eau peut remplir jusqu’à sept fonctions essentielles : boire, se laver, éliminer, se rafraîchir, laver ses vêtements, se reposer, partager.

Les modules peuvent être autonomes (ombrières, toilettes sèches), mais certains usages, comme les douches, les brumisateurs, les ablutions ou les espaces de repos communs, supposent la présence de médiateurs ou d’acteurs associatifs. Il ne s’agit pas de surveillance, mais de présence humaine, d’attention portée aux usages.

D’autres extensions peuvent être envisagées : alimentation, besoins des animaux, adaptation aux cultures et aux genres. Nexus n’est pas un objet figé, mais une trame évolutive, au service d’un urbanisme réactif, robuste et accueillant.